NEWS 02.12.2020.

Réduire les risques de l’utilisation des pesticides. Mercredi 2 décembre 2020, lors de la session d’hiver du Parlement, je suis monté à la tribune pour dénoncer la pression faite sur le monde agricole avec initiatives et autres interventions. Ci-après, le texte de mon message…

Stop et encore stop ! Non vraiment la pression de toutes ces initiatives et interventions parlementaires est trop forte !

Je vous fais un aveu: oui, je suis un empoisonneur. Moi, agriculteur de profession, j’utilise des produits phytosanitaires pour soigner mes plantes lorsqu’elles sont malades ou attaquées par des ravageurs. Un empoisonneur mais pour la bonne cause: j’évite ainsi de vous intoxiquer avec des mycotoxines, je garantis la qualité de mes produits, j’empêche que notre agriculture suisse perde de sa productivité, j’empêche que mon pays doive importer de l’étranger des produits «bizarres» – bizarres parce que infectés par des pesticides, les normes d’autres pays étant beaucoup plus tolérantes qu’en Suisse.

Voilà la réalité du problème.

Car celles et ceux qui nous qualifient de pollueurs, d’empoisonneurs ne savent pas – ou ne veulent pas savoir – ce que le monde de l’agriculture fait pour réduire aujourd’hui déjà l’utilisation des produits phytosanitaires.

Mais la réalité du problème c’est aussi que, depuis 2008, l’augmentation des substances actives dans l’agriculture biologique est de 42%.

Alors que, par exemple, les quantités de glyphosate reculent, la quantité totale de produits phytosanitaires commercialisée est en diminution. Des vérités affichées par notre Office fédéral de l’agriculture ! La branche a fait le travail et a pris des mesures. Ni plus ni moins.

Et à propos de «moins», savez-vous qu’en agriculture, le «moins» n’est pas forcément «meilleur».

Depuis des années, il n’y a pratiquement aucun nouveau produit phytosanitaire qui a été mis sur le marché.

Or il est super important que de nouveaux produits phytosanitaires soient autorisés : les entreprises agricoles les développent et ils sont toujours plus efficaces et plus respectueux de l’environnement.

Le slogan «ça marche aussi sans pesticides» n’est pas crédible.

Que voulez-vous ?

Une agriculture suisse qui ne produit plus d’aliments régionaux de qualité,
un pays qui perdrait son rôle de pôle d’innovation,
alors laissez-vous bercer d’illusions, laissez-vous mettre la pression par pareilles initiatives «pour un eau potable propre», «pour une Suisse sans pesticides de synthèse», des textes irréalistes et nuisibles.

Croyez-moi, dans cette direction nous faisons fausse route.
Parole d’empoisonneur !

Pierre-André Page,
conseiller national, Châtonnaye

Prise de parole: Réduire le risque de l’utilisation de pesticides, Conseil National, Session d’hiver 2020, Quatrième séance, 02.12.20, 15h00

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